Portrait (2006) 4 pièces pour 2 violons ou 2 altos (États I à IV)
Dédiée à Marianne Piketty et Jacques Saint-Yves
Avant première lors du salon Musicora 2007
Durée : env. 13’.
Au départ, une œuvre d’apprentissage pour des élèves de 3ème cycle (État I).
Finalement, pris au jeu de chercher toutes les possibilités d’écriture dans les limites de cette formation instrumentale, et tel Picasso retravaillant le portrait de Dora Maar, ont suivi les États II, III et IV en attendant la suite… de ce portrait ou autoportrait ?
État I : le retour constant d’un staccato caractérise cet État I, vif et enjoué. Une multiplicité de motif aux caractères opposés le constitue. Ces motifs sont plus ou moins variés et combinés entre eux. (ca. 3’30)
État II : issue d’une unique phrase musicale extraite de ma sonate pour violon et piano, cette sorte de lente monodie est traitée dans l’esprit de bien des musiques non européennes où une voix chantée est doublée par un instrument monodique qui joue (à l’unisson ou à l’octave) le même dessin mélodique mais toujours plus ou moins décalé et orné. Ici les 2 parties ont le même niveau de complexité et l’on ne sait qui des deux accompagne l’autre. (ca. 3’)
État III : la forme de cet État III renvoie à l’art conceptuel (Par exemple John Baldessari en photographie). Ce sont toujours les mêmes petits fragments musicaux qui sont sans cesse repris, comme une juxtaposition de photos n’ayant pas nécessairement de rapport entre elles mais forment un kaléidoscope proche d’une peinture, à condition d’avoir le recul nécessaire. (ca. 3’30)
État IV : Le caractère de scherzo très vif, sauvage et violent, constitue une sorte de final à cette fausse sonate en 4 mouvements. Le motif de notes répétées est une sorte de rappel du staccato de l’État I mais traité sous un autre angle. (ca. 3’)
CONSEILS AUX INSTRUMENTISTES
Ce sont les détails qui caractérisent chacun de ces États qui pourraient décliner à l’infini les combinaisons et traitement des paramètres du son (texture, harmonique, rythmique, intensité, timbre, masse, densité…). Ce type d’écriture demande aux instrumentistes de respecter scrupuleusement toutes les indications notées sur la partition afin de donner à chaque duo son relief et son identité propre. Il est très important de changer instantanément de mode de jeu, de climat sonore, de gestique…
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Dans un cadre pédagogique il est bien sûr possible de jouer les duos séparément.
En concert, il est préférable, mais non obligé, de les jouer intégralement et les enchaîner dans l’ordre proposé.